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ARCHIVES PRESSE : "VSD" : du 31 mai au 6 juin 2006

GUY CARLIER :"Jour après jour, je m'en sors"

C'est sous le regard souriant de son maître à écrire, Frédéric Dard, et également père de sa fiancée, Joséphine, que l'animateur-chroniqueur-humoriste parle de sa rentrée sur Canal + et France Inter. Une radio sur laquelle, contre toute attente, Marc-Olivier Fogiel pourrait débarquer pour une grande interview à 8h50. Comme si ces deux-là ne pouvaient pas complètement se quitter.

VSD : Marc-Olivier Fogiel sera sur M6 en septembre. Allez-vous le suivre ?

Guy Carlier. Non, cette chaîne ne correspond pas à mes envies. La télé et la radio ne m'intéressent pas plus que çà, sauf s'il y a de l'affectif. J'ai accepté de faire "On ne peut pas plaire à tout le monde" par amitié. L'homme m'a plu, le concept aussi. En deux ans, j'ai appris beaucoup de choses , car, de la même façon que j'entretenais un rapport paternel avec lui dans la vie, il était mon père sur le plan de la télé. Mais mes deux vraies passions sont le rock et le foot. Je préfère écrire sur une reprise de volée de Zidane que sur Eve Angeli.

VSD : A partir du 12 juin, vous allez jouer le monsieur ballon rond sur Canal.

Guy Carlier. J'avais envie depuis longtemps, d'écrire des chroniques à la Antoine Blondin et de participer à une émission de foot. Je vais le faire sur la chaîne cryptée en juin, puis en septembre. Et le matin, je retourne sur France Inter, dans "Le 7-9", pour une chronique sur l'actu. Je n'avais pas prévu de faire de la radio, mais le nouveau patron d'Inter me l'a demandé avec un enthousiasme et un amour qui m'ont rappelé les meilleures heures de Jean-Luc Hees. J'ai accepté.

VSD : On a beaucoup parlé de vos prises de bec avec M.-O. Fogiel. Cela n'expliquerait-il pas aussi que vous n'alliez pas sur M6 ?

Guy Carlier : Si "ONPP" avait été reconduite en prime, je serais resté un an de plus par tranquilité d'esprit et afin de pouvoir préparer mon spectacle. Mais, quand j'ai senti que la chaîne commençait à avoir des réticences, je me suis dit que c'était peut-être le moment. Pour répondre sur le fond, on s'est engueulés... il y a trois ou quatre mois parce qu'une de mes relances aurait entraîné un dépassement d'horaire dans le conducteur. Ca a été assez violent, puis il m'a envoyé un message :"Une fois en un an et demi, c'est une bonne moyenne."

VSD : Dans votre livre*, vous critiquez vivement des animateurs télé, dont Jean-Luc Delarue. Oû en êtes-vous au juste avec lui ?

Guy Carlier : Nulle part. Je n'ai pas un mot à retirer de ce que j'ai écrit. Dans Le Coeur au ventre, je suis très calme et froid. J'ai été beaucoup plus réactif dans mes chroniques sur France Inter après un "Ca se discute" consacré comme d'habitude aux TOC, aux grosses ou aux anorexiques ... Si je parle de lui, c'est parcequ'à un moment j'évoque la boulimie et le problème de la non-séduction pour des hommes et des femmes obèses. Alors, quand Delarue arrive avec son porte-documents, en penchant la tête , et qu'il demande :"D'un point de vue affectif, où en êtes-vous ?" "Pas loin" répond la fille. Evidemment! Elle pèse 130 kg, respire en soufflant. Delarue enchaîne :"Je ne comprend pas vous êtes charmante." Bah, non, la dernière fois qu'elle a fait l'amour, c'était avec un réfugié albanais qui lui a piqué sa carte Cofinoga. Elle n'avait pas fait l'amour depuis huit mois. Il ne faut pas déconner ! On se doute que Delarue ne rentre pas avec une obèse dormir chez lui.

VSD : Vous avez eu l'occasion de le lui dire ?

Guy Carlier : Non, je ne l'ai jamais vu. Ou plutôt si, une fois. Quand je laissais des messages sur Europe 1 et imitant le prof de mon fils pour le faire rire, Delarue m'a entendu, a demandé à me rencontrer. Il m'a proposé de travailler sur "Ca se discute". A l'époque, les gens adressaient des messages par Minitel et j'étais dans un bureau, censé envoyer des textes rigolos à Delarue pendant l'émission. On a arrêté très vite. D'ailleurs, j'en profite pour lui dire qu'il ne m'a jamais payé. Il me doit deux piges. Il n'a qu'à les donner à l'un des organismes dont il parle en penchant la tête  avec beaucoup de compassion. Je déteste les tartuffes.

VSD : Il y a neuf mois, vous avez décidé d'entrer dans une clinique pour perdre du poids et lutter contre votre boulimie. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

Guy Carlier : Mieux. je suis dans une logique inéluctable : je peux avoir un accident, mais je n'ai pas d'alternative. A moins de décider de me suicider, ce que je ne veux pas.

VSD : Acceptez-vous de dire combien de kilos vous avez perdu?

Guy Carlier : Non. Mon image s'est "pipolisée", du fait d'une pression que je ne savais pas gérer. Je me suis un peu affolé, j'ai fait des conneries, je les assume, mais je considère que ça a été excessif. Je n'ai pas envie de devenir "le régime le plus célèbre de France". Si les gens s'attendent à glaner dans mon livre mes recettes pour maigrir, ils vont être déçus. Je trouve plus intéressant d'écrire, de mettre un souffle de vie, que d'aider les gens.

VSD : Mais concrètement qu'est-ce qui a changé pour vous ?

Guy Carlier : Jour après jour, je m'en sors. Je réapprends, par exemple, à me lever d'un canapé. Avant, j'étais obligé de m'allonger dessus, de poser un pied par terre pour basculer et me mettre debout en m'accrochant. Dans mes fauteuils club, il fallait que j'empile deux autres coussins de cuir et une planche en dur, sinon je restais coïncé dedans. Aujourd'hui, je me rassois et me relève sans problème. Je revis. Ca fait du bien. Le voyage est long, mais beau. De toute façon, je viens de passer une vie d'enfer, alors huit mois, c'est rien.

VSD : Qu'avez-vous appris au cours de cette thérapie ?

Guy Carlier : A ne pas culpabiliser, à effacer la honte que je pensais liée à cette maladie.

VSD : Vous êtes guéri ?

Guy Carlier : Il me faudra être attentif toute mon existence, mais ça vaut le coup puisqu'il y a la vie. Et puis, en juillet, je vais subir une lipectomie. L'anesthésie générale me fait un peu peur, mais je vais bien.

VSD : Sans doute aussi parce que vous êtes amoureux de Joséphine Dard.

Guy Carlier : Oui. Au moment où je relisais un chapitre de mon livre consacré à son père, elle est venue illuminer ma vie. Elle m'a rendu visite à la clinique  parce que j'avais dédié un bouquin à son papa. Quand elle est arrivée, je l'ai sentie bizarrement au creux de mon ventre, sans la regarder. Je n'osais pas. C'était la fille de Frédéric Dard. Elle est sortie, puis ayant oublié son agenda dans ma chambre, elle est remontée et on s'est jeté dans les bras l'un de l'autre. On y est toujours.

VSD : Au début du mois de septembre, vous allez vous marier. Pourquoi cette cérémonie ?

Guy Carlier : Parce qu'il y a dans le mariage quelque chose de sacré qui correspond à cette rencontre.

VSD : Qu'attendez-vous de cette nouvelle vie ?
Guy Carlier : Rien. Maintenant, c'est moi qui vais donner à bon escient, ne plus me laisser aller. Ne plus être médiocre.

VSD : Joséphine va vous aider ?
Guy Carlier : Elle a autant besoin de moi que moi d'elle.

                                                                            Recueilli par Marie-Aude Panossian

www.vsd.fr

sources: VSD n°1501 du 31 mai au 6 juin 2006

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(*) Le Coeur au ventre, éd. Plon.

... Qui n'aurait pas oublié son agenda auprès de Guy Carlier si l'occasion s'était présentée ?!!!

Comments

[Florine]

Bonjour,
Vous êtes beaucoup à vous plaindre de l'attitude du "Nouveau Guy Carlier" ! Je tiens à réagir en vous disant que Guy Carlier, (même s'il lui est arrivé de s'égarer brièvement dans les méandres du système médiatique), n'a jamais vraiment changé, son point de vue et le ton de ses chroniques ! Et même si c'était le cas, il est libre de sa pensée et de ses choix.

Arrêtez de lui reprocher d'être enfin un homme heureux !
Florine

[Barbarian]

Et bien cette interview me "rend" Guy Carlier
Le
Celui d'avant MOF