{233} "La douche froide" de Guy Carlier tous les matins sur Europe 1

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" La connerie déboule sur les forums "

Des internautes ont commenté la mort de Georges Wilson. Mais lui ont-ils vraiment rendu hommage ?

Guy Carlier

source : www.europe1.fr

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[Corto74]

Bonjour Guy, chaque matin, je suis adepte d'une bonne douche, du moins quand j'en ai le temps. Pour la vraie, rassurez-vous, je ne sens jamais mauvais, mais pour l'autre, celle qui nettoie bien le cortex, la zone de Broca, de Wermicke et bien entendu les tartuffes, je dois dire qu'il me faut composer avec un travail, une petite fille de deux ans et un fils de 6. Mais bon, j'arrive de temps en temps à vous entendre. Sans flagornerie aucune, je dois dire que j'en suis presque à préférer la vôtre que celle prise avec mon Tahïti douche au monoï pour me réveiller. !

Ce matin donc, j'ai réussi à écouter la douche (si je puis dire) et je l'ai trouvée subtile car tellement vraie, tout comme celle d'hier d'ailleurs au cours de laquelle vous fustigiez les moqueurs à la petite semaine qui ne s'aventurent guère que sur le terrain des railleries contre les vieux, les gros, les cathos ou encore les portugais comme c'est le cas avec notre ami Timsit. C'est en effet tellement simple et prudent de ne pas se frotter à celles et ceux qui représentent aujourd'hui une vraie menace, non pas pour la démocratie comme certains le laissent croire, mais pour la liberté d'expression. Je pense à tous les groupes communautaires qui prennent en otage leur religion, leur appartenance ethnique ou sociale afin de créer des groupes de pression violents auxquels il est impossible d’opposer une critique. Ne vous méprenez pas, il n’y a pas une once de racisme, d’ethnocentrisme ou de rejet des pauvres, car je suis moi-même d’origine métissée, je ne gagne que 1500 euros par mois et n’habites pas dans les beaux quartiers de l’ouest de la capitale.

Par contre, je compte parmi les gens que j’aime, des personnes qui n’ont que le seul tord (aux yeux de certains) d’être homosexuelles et qui doivent dès lors, non plus seulement prouver qu’ils ont de l’humour et qu’ils peuvent aussi sortir des vannes homophobes, mais simplement se protéger de je ne sais quel connard qui en voudrait à leur vie ! Je suis stupéfait de savoir que ceux qui crient à hue et à dia qu’ils sont en permanence stigmatisés et discriminés (des mots à la mode) sont aussi ceux qui souhaitent couper le pénis des pédés ! Je sais qu’ils ne sont pas la majorité des habitants des quartiers et que comme s’appeler Cohen dans l’Allemagne des années 30 ou Aznavourian en Turquie avant 1915, il ne doit pas faire bon aimer les personnes du même sexe ou simplement avouer qu’on n’aime pas le rap dans certaines zones de banlieue. Malek Boutih a une bonne formule pour les qualifier, ce sont des petits Hitler de banlieue qui martyrisent leur amis ou leurs familles. Malheureusement, je m’aperçois qu’il est de bon ton d’inviter ces Little Adolphe dans les émissions de télé en s’exclamant que leurs chansons sont de l’art et leurs textes des revendications politico-sociales. Ce qui me fait peur, c’est que l’on puisse appeler au meurtre et finalement banaliser l’idée qu’un homo ne mérite pas l’air qu’il respire. Ce qui me choque encore plus, c’est qu’il n’y a plus aujourd’hui que de rares Guy Carlier pour le dénoncer alors que si des abrutis d’extrême droite exhortaient à tuer des étrangers dans des chansons débiles, il y aurait des manifestations dans les rues (dans lesquelles je serais d’ailleurs) et ce serait parfaitement normal.

Tout cela pour vous dire que j’en ai assez du deux poids deux mesures qui domine dans le politiquement navrant. Je sais que cette dernière phrase est totalement digne d’être de Raphaël qui a simplement dû regarder les sondages anti sarko avant d’écrire des chansons aussi plates qu’un marbre de garagiste. C’est vrai que l’on rase gratis en ce moment sur des terrains où l’on ne risque rien et on engrange des bénefs. Triste époque.

Merci à vous d’exister et, même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous loin de là, vous donnez souvent de la résonance à des mots qui restent non moins souvent coincés dans ma gorge.

Coluche et Desproges relevez-vous, ils sont devenus cons !